Editorial : Obsidian peut-il égaler Bioware ?
A quelques jours de l’ouverture de l’Electronic Entertainment Expo (E3), nous pouvons raisonnablement espérer obtenir de nouvelles informations sur Neverwinter Nights 2 (NWN 2).
Mais combien de fois un jeu, très prometteur à ce salon, fut une réelle déception à sa sortie dans les bacs ?
Trop souvent, hélas. Cependant, la qualité d’un jeu vient essentiellement de la société qui va assurer son développement. Avec le premier opus, nous avions la chance que celui-ci soit assuré par Bioware, une société qui, jusqu’à présent, n’a jamais déçu les attentes de son public. Ses jeux vont de l’excellence à une qualité moyenne, mais jamais en dessous. Si seulement tous les autres pouvaient faire de même.
Mais, dans le cas qui nous préoccupe, le développement n’est pas assuré par Bioware, non, c’est Obsidian qui en est chargé.
Que savons-nous de cette jeune société ?
Bien peu de choses. Celle-ci est composée de transfuges d’autres firmes de ce secteur, avec une forte participation des anciens de Black Isle Studios (BIS). Vous allez me dire, BIS a réalisé, avec Bioware, Baldur’s Gate 1 et 2, mais aussi Fallout, Planescape Torment... Oui, il y a longtemps. Mais c’est surtout la firme qui a fait Baldur’s Gate Dark Alliance (10 heures de jeu effectif, cherchez l’erreur) et quelques autres ratés avant sa disparition.
Tout ceci n’est pas obligatoirement encourageant. Alors essayons d’en savoir plus sur cette firme et sur le travail qu’elle fait. Et, à ce sujet, leur premier jeu vient de sortir, il s’agit de Knights of the Old Republic 2. Cela tombe très bien, c’est justement la suite d’un jeu développé par Bioware, la même situation que pour NWN 2.
Je vous propose donc une petite analyse personnelle de cette suite.
Tout d’abord, l’installation du jeu. Cela commence bien, si on change de CD trop rapidement lors de la requête du programme d’installation, celui-ci ne sait plus où il en est. Bon, en lui laissant un peu de temps, tout ce passe bien.
Ensuite, passons à la documentation du jeu. Tout d’abords, nous trouvons le manuel le moins épais possible. On se plaint du manuel de NWN fait par Bioware, mais là, c’est franchement pire. Il ne risque pas d’y avoir d’erreur vu le peu d’information qu’il contient. A part une description de l’interface, nous y apprenons qu’il existe 3 classes de départ. Nous avons leurs noms mais pas leurs progressions, ni ce qu’elles apportent réellement et toutes les autres informations les concernant sont absentes. Nous savons aussi qu’il y a des dons, là encore aucune description. La seule chose de vraiment décrite, ce sont les compétences.
Dans le registre document, nous trouvons encore deux choses intéressantes. Un manuel en format PDF, c’est le même que la version papier et je reviendrais dessus plus tard. Nous trouvons aussi un guide de dépannage sous format Word. En général, ce document est d’une inutilité impressionnante. Mais pas ici, le texte que j’ai ouvert par acquis de conscience m’a impressionné par sa clarté, sa simplicité de lecture et par le fait qu’il contient a peu près toutes les solutions pour les problèmes qui ne relève pas d’un bug, mais de la mise à jour de son propre ordinateur. Une première chose positive, et ce n’est pas la dernière.
Maintenant passons au jeu. Niveau graphisme, pas de changement, mais ce n’est pas une surprise, le temps de développement était trop court pour les changer.
L’interface est sensiblement la même, mais pas tout à fait, on se retrouve en territoire connu, pas de souci là non plus.
Maintenant abordons le « gameplay ». Là, quelques innovations, et toujours dans le bon sens. Par exemple, un système de création d’objets basé sur les compétences, de sorte qu’aucune n’est franchement à délaisser. Autre innovation, on peut faire évoluer l’alignement de ses compagnons. Cela se fait par les dialogues et les actions que l’on accomplit. Cela nous donne plus ou moins d’influence sur nos compagnons. Plus celle-ci est grande plus ils ont tendance à adopter notre alignement. Le système n’est pas parfait et demande à être amélioré, mais c’est une superbe idée.
Pour les objets et les magasins, Bioware avait choisi, pour NWN et pour KoTOR, un savant mélange d’objets fixes, d’objets aléatoires et d’objets qui dépendent de la classe et des dons du personnage principal, le tout avec des magasins à inventaire fixe.
Là ce n’est plus le cas. Hormis deux ou trois exceptions, tout est aléatoire, même l’inventaire des magasins. En gros, on trouve tout ce dont on ne veut pas et rien de ce que l’on veut. Heureusement que l’on peut créer des objets.
Avant de parler de l’histoire, parlons des traducteurs. On se plaint de ceux d’Atari, mais LucasArt en a trouvé des pires. Ils n’ont même pas réussi à traduire le texte d’introduction sans faire de faute d’orthographe.
Maintenant l’histoire, celle-ci souffre d’un gros problème. LucasArt a tenu absolument a sortir le jeu avant les fêtes de Noël, quitte a bâclé le développement du jeu. Obsidian a donc abandonné toute une partie de l’histoire. Cela me rappelle Atari et Greyhawk : le Temple du Mal Elémentaire ou comment faire un flop d’un bon jeu.
Ceci dit, les scénaristes d’Obsidian ne sont pas exempts de tout reproche. Des idées superbes du scénario ont tout bonnement été gâchées par l’adjonction de scènes inutiles. Ils ont prévu que le véritable ennemi serait l’un de nos compagnons, ceci aurait été très bien si le suspense avait été maintenu jusqu’à la fin, mais non, on nous montre ce compagnon aller soigner nos ennemis dans notre dos, comploter, etc. Bref, c’est comme si dans un roman d’Agatha Christie celle-ci nous donnait le nom du meurtrier au premier chapitre au lieu du dernier.
Les ennemis majeurs parlons–en. Ils sont trois, je viens de parler de l’un d’entre eux, il en reste deux. Un qui se trouve là, on ne sait pas trop pourquoi, mais c’est peut-être dû aux coupes imposées par LucasArt. Et le dernier, c’est un échappé de Resident Evil. Bon c’est bien dans Resident Evil, mais là c’est l’univers de Star Wars, bonjour la cohérence.
Autrement le reste du scénario est bien, diversifié et imaginatif. Parfois, nous ne jouons pas notre personnage principal, mais l’un des compagnons. Nous trouvons de nombreux rebondissements. Bref, à part ces quelques points négatifs, ce n’est que du bon, et l’impression générale est bonne.
Maintenant parlons d’un sujet qui fâche, les bugs. Le temps où l’on pouvait faire un jeu qui fonctionne parfaitement sur toutes les configurations possibles est depuis longtemps révolu. Le nombre de configurations différentes d’un ordinateur personnel étant tout bonnement infini ou presque, il est impossible de toutes les tester. Ce n’est pas pour autant qu’il est acceptable de voir sortir un jeu fourmillant de bugs le rendant totalement injouable, comme c’est trop souvent le cas, hélas. De ce point de vu, Obsidian fait partie des bons élèves. KoTOR 2 n’est pas exempt de bugs, mais ceux-ci sont assez peu nombreux, aucun ne sont majeurs. On peut faire tout le jeu sans problème, il y a juste deux ou trois quêtes annexes qui fonctionnent mal (et même sans correctifs, on arrive à les résoudre sauf une semble-t-il) et un problème sur un mini-jeu. Les autres problèmes habituels, compatibilités cartes graphiques et autres, ces choses courantes qui ne sont pas des vrais bugs (à part pour un seul modèle de carte, d’après mes constatations). Tous ces problèmes se résolvent en appliquant les solutions du Guide de dépannage. Sur celui-ci, nous trouvons, entre autre chose, comment mettre ses drivers à jour, les adresses des principaux fournisseurs, comment connaître sa configuration, etc…
C’est agréable de voir un jeu où l’on n’éprouve pas la nécessité absolue d’un patch après cinq minutes de jeu.
Il reste un dernier point à aborder, les patchs, justement. Le manuel au format PDF est impossible à consulter dans les versions internationales du jeu. A peine le jeu est-il sorti, qu’un patch corrigeant ce problème a été disponible. C’est un bon point, mais ensuite, les choses se gâtent. Très rapidement, Odsidian a annoncé la sortie, pas le développement mais bien la sortie d’un autre patch. Et pendant près de deux mois celui-ci, soit-disant prêt à sortir, nous a joué l’Arlésienne. Maintenant il est disponible mais, comble de l’ironie, il rend inopérant le premier correctif du jeu (celui qui permet de consulter le manuel au format PDF).
En conclusion, je dirais que le travail d’Obsidian est globalement positif, même si je me suis plus appesanti sur les points négatifs que sur les points positifs. L’impression d’ensemble est très bonne, ils peuvent nous faire quelques choses d’excellent. Ils ont de nombreuses bonnes idées, ils n’ont rien rendu plus mauvais et ils ont amélioré pas mal de choses. Cependant, ils souffrent de quelques défauts que je qualifierais de jeunesse, comme la communication sur les dates de sortie des patchs. Mais, pour peu que les producteurs leur en laisse le temps, ils devraient réussir à nous sortir un bon NWN 2 avec, je l’espère, le même esprit d’innovation que j’ai constaté sur KoTOR 2. Et puis si l’histoire ne nous plaît pas, on pourra toujours en faire de meilleure, comme Fabien Cerutti l’a fait avec son Bâtard de Kosigan et NWN.
Mais, dans le cas qui nous préoccupe, le développement n’est pas assuré par Bioware, non, c’est Obsidian qui en est chargé.
Que savons-nous de cette jeune société ?
Bien peu de choses. Celle-ci est composée de transfuges d’autres firmes de ce secteur, avec une forte participation des anciens de Black Isle Studios (BIS). Vous allez me dire, BIS a réalisé, avec Bioware, Baldur’s Gate 1 et 2, mais aussi Fallout, Planescape Torment... Oui, il y a longtemps. Mais c’est surtout la firme qui a fait Baldur’s Gate Dark Alliance (10 heures de jeu effectif, cherchez l’erreur) et quelques autres ratés avant sa disparition.
Tout ceci n’est pas obligatoirement encourageant. Alors essayons d’en savoir plus sur cette firme et sur le travail qu’elle fait. Et, à ce sujet, leur premier jeu vient de sortir, il s’agit de Knights of the Old Republic 2. Cela tombe très bien, c’est justement la suite d’un jeu développé par Bioware, la même situation que pour NWN 2.
Je vous propose donc une petite analyse personnelle de cette suite.
Tout d’abord, l’installation du jeu. Cela commence bien, si on change de CD trop rapidement lors de la requête du programme d’installation, celui-ci ne sait plus où il en est. Bon, en lui laissant un peu de temps, tout ce passe bien.
Ensuite, passons à la documentation du jeu. Tout d’abords, nous trouvons le manuel le moins épais possible. On se plaint du manuel de NWN fait par Bioware, mais là, c’est franchement pire. Il ne risque pas d’y avoir d’erreur vu le peu d’information qu’il contient. A part une description de l’interface, nous y apprenons qu’il existe 3 classes de départ. Nous avons leurs noms mais pas leurs progressions, ni ce qu’elles apportent réellement et toutes les autres informations les concernant sont absentes. Nous savons aussi qu’il y a des dons, là encore aucune description. La seule chose de vraiment décrite, ce sont les compétences.
Dans le registre document, nous trouvons encore deux choses intéressantes. Un manuel en format PDF, c’est le même que la version papier et je reviendrais dessus plus tard. Nous trouvons aussi un guide de dépannage sous format Word. En général, ce document est d’une inutilité impressionnante. Mais pas ici, le texte que j’ai ouvert par acquis de conscience m’a impressionné par sa clarté, sa simplicité de lecture et par le fait qu’il contient a peu près toutes les solutions pour les problèmes qui ne relève pas d’un bug, mais de la mise à jour de son propre ordinateur. Une première chose positive, et ce n’est pas la dernière.
Maintenant passons au jeu. Niveau graphisme, pas de changement, mais ce n’est pas une surprise, le temps de développement était trop court pour les changer.
L’interface est sensiblement la même, mais pas tout à fait, on se retrouve en territoire connu, pas de souci là non plus.
Maintenant abordons le « gameplay ». Là, quelques innovations, et toujours dans le bon sens. Par exemple, un système de création d’objets basé sur les compétences, de sorte qu’aucune n’est franchement à délaisser. Autre innovation, on peut faire évoluer l’alignement de ses compagnons. Cela se fait par les dialogues et les actions que l’on accomplit. Cela nous donne plus ou moins d’influence sur nos compagnons. Plus celle-ci est grande plus ils ont tendance à adopter notre alignement. Le système n’est pas parfait et demande à être amélioré, mais c’est une superbe idée.
Pour les objets et les magasins, Bioware avait choisi, pour NWN et pour KoTOR, un savant mélange d’objets fixes, d’objets aléatoires et d’objets qui dépendent de la classe et des dons du personnage principal, le tout avec des magasins à inventaire fixe.
Là ce n’est plus le cas. Hormis deux ou trois exceptions, tout est aléatoire, même l’inventaire des magasins. En gros, on trouve tout ce dont on ne veut pas et rien de ce que l’on veut. Heureusement que l’on peut créer des objets.
Avant de parler de l’histoire, parlons des traducteurs. On se plaint de ceux d’Atari, mais LucasArt en a trouvé des pires. Ils n’ont même pas réussi à traduire le texte d’introduction sans faire de faute d’orthographe.
Maintenant l’histoire, celle-ci souffre d’un gros problème. LucasArt a tenu absolument a sortir le jeu avant les fêtes de Noël, quitte a bâclé le développement du jeu. Obsidian a donc abandonné toute une partie de l’histoire. Cela me rappelle Atari et Greyhawk : le Temple du Mal Elémentaire ou comment faire un flop d’un bon jeu.
Ceci dit, les scénaristes d’Obsidian ne sont pas exempts de tout reproche. Des idées superbes du scénario ont tout bonnement été gâchées par l’adjonction de scènes inutiles. Ils ont prévu que le véritable ennemi serait l’un de nos compagnons, ceci aurait été très bien si le suspense avait été maintenu jusqu’à la fin, mais non, on nous montre ce compagnon aller soigner nos ennemis dans notre dos, comploter, etc. Bref, c’est comme si dans un roman d’Agatha Christie celle-ci nous donnait le nom du meurtrier au premier chapitre au lieu du dernier.
Les ennemis majeurs parlons–en. Ils sont trois, je viens de parler de l’un d’entre eux, il en reste deux. Un qui se trouve là, on ne sait pas trop pourquoi, mais c’est peut-être dû aux coupes imposées par LucasArt. Et le dernier, c’est un échappé de Resident Evil. Bon c’est bien dans Resident Evil, mais là c’est l’univers de Star Wars, bonjour la cohérence.
Autrement le reste du scénario est bien, diversifié et imaginatif. Parfois, nous ne jouons pas notre personnage principal, mais l’un des compagnons. Nous trouvons de nombreux rebondissements. Bref, à part ces quelques points négatifs, ce n’est que du bon, et l’impression générale est bonne.
Maintenant parlons d’un sujet qui fâche, les bugs. Le temps où l’on pouvait faire un jeu qui fonctionne parfaitement sur toutes les configurations possibles est depuis longtemps révolu. Le nombre de configurations différentes d’un ordinateur personnel étant tout bonnement infini ou presque, il est impossible de toutes les tester. Ce n’est pas pour autant qu’il est acceptable de voir sortir un jeu fourmillant de bugs le rendant totalement injouable, comme c’est trop souvent le cas, hélas. De ce point de vu, Obsidian fait partie des bons élèves. KoTOR 2 n’est pas exempt de bugs, mais ceux-ci sont assez peu nombreux, aucun ne sont majeurs. On peut faire tout le jeu sans problème, il y a juste deux ou trois quêtes annexes qui fonctionnent mal (et même sans correctifs, on arrive à les résoudre sauf une semble-t-il) et un problème sur un mini-jeu. Les autres problèmes habituels, compatibilités cartes graphiques et autres, ces choses courantes qui ne sont pas des vrais bugs (à part pour un seul modèle de carte, d’après mes constatations). Tous ces problèmes se résolvent en appliquant les solutions du Guide de dépannage. Sur celui-ci, nous trouvons, entre autre chose, comment mettre ses drivers à jour, les adresses des principaux fournisseurs, comment connaître sa configuration, etc…
C’est agréable de voir un jeu où l’on n’éprouve pas la nécessité absolue d’un patch après cinq minutes de jeu.
Il reste un dernier point à aborder, les patchs, justement. Le manuel au format PDF est impossible à consulter dans les versions internationales du jeu. A peine le jeu est-il sorti, qu’un patch corrigeant ce problème a été disponible. C’est un bon point, mais ensuite, les choses se gâtent. Très rapidement, Odsidian a annoncé la sortie, pas le développement mais bien la sortie d’un autre patch. Et pendant près de deux mois celui-ci, soit-disant prêt à sortir, nous a joué l’Arlésienne. Maintenant il est disponible mais, comble de l’ironie, il rend inopérant le premier correctif du jeu (celui qui permet de consulter le manuel au format PDF).
En conclusion, je dirais que le travail d’Obsidian est globalement positif, même si je me suis plus appesanti sur les points négatifs que sur les points positifs. L’impression d’ensemble est très bonne, ils peuvent nous faire quelques choses d’excellent. Ils ont de nombreuses bonnes idées, ils n’ont rien rendu plus mauvais et ils ont amélioré pas mal de choses. Cependant, ils souffrent de quelques défauts que je qualifierais de jeunesse, comme la communication sur les dates de sortie des patchs. Mais, pour peu que les producteurs leur en laisse le temps, ils devraient réussir à nous sortir un bon NWN 2 avec, je l’espère, le même esprit d’innovation que j’ai constaté sur KoTOR 2. Et puis si l’histoire ne nous plaît pas, on pourra toujours en faire de meilleure, comme Fabien Cerutti l’a fait avec son Bâtard de Kosigan et NWN.
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8 février 2019
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2 janvier 2012
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24 décembre 2011
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19 décembre 2011
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16 juin 2011
Réactions (33)
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